Gunilla Björling du Kilimanjaro Christian Medical University College en Tanzanie et de l'Université de Jönköping en Suède.Crédit : Gunilla Björling

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Des chercheurs tanzaniens et européens ont traduit pour la première fois en swahili un outil d'enquête sur le cancer. L'étude tanzanienne ouvre la voie à l'évaluation et à la prise en charge des patientes atteintes d'un cancer du sein en swahili, une langue parlée dans 14 pays africains.

Le questionnaire EORTC QLQ-BR45, élaboré sous les auspices de l'Organisation Européenne pour la Recherche et le Traitement du Cancer (EORTC), mesure la qualité de vie des patientes atteintes d'un cancer du sein. L'équipe de chercheurs tanzaniens, suédois et français a évalué la validité, la fiabilité et les propriétés psychométriques de la version swahilie en testant le QLQ-BR45 de l'EORTC auprès de plus de 400 femmes traitées dans deux hôpitaux et un institut national de cancérologie en Tanzanie.

Comme le veut le protocole standard, ils ont utilisé le QLQ-BR45 en conjonction avec le EORTC QLQ-30, un questionnaire qui fournit une vue d'ensemble plus large de la qualité de vie des patients atteints de cancer en général.

"Cette approche combinée s'apparente à l'utilisation de différents objectifs sur un appareil photo", explique l'auteur correspondant, Gunilla Björling, du Kilimanjaro Christian Medical University College en Tanzanie et de l'université de Jönköping en Suède. "Ensemble, ils nous permettent de saisir tous les détails nécessaires et d'avoir une vision plus claire de la qualité de vie de ces patients".

Le QLQ-BR45 vise à fournir une évaluation précise de l'impact des nouveaux traitements sur le bien-être des patients. Il prend en compte des paramètres tels que l'image corporelle, le bien-être sexuel et les effets secondaires spécifiques associés aux traitements du cancer du sein.

L'étude révèle que la qualité de vie globale des patientes atteintes d'un cancer du sein en Tanzanie est faible, ce que les auteurs attribuent aux diagnostics tardifs et au faible statut socio-économique des patientes interrogées.