Les chercheurs souhaitent collecter 300 échantillons de taches de sang pour mieux comprendre les mutations des parasites du paludisme.Crédit : Ashley Cooper/ The Image Bank Unreleased/ Getty Images

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Les chercheurs du Programme de Recherche KEMRI-Wellcome Trust au Kenya font passer la recherche génomique du laboratoire au terrain, en utilisant l'épidémiologie moléculaire dans le cadre de la surveillance de routine du paludisme pour mieux comprendre et suivre les mutations des parasites.

L'équipe a pour objectif de collecter 300 échantillons de sang dans chacun des 14 comtés du Kenya au cours de l'année à venir, et d'établir une base de données nationale afin d'éclairer la prise de décision politique dans le cadre du programme national de lutte contre le paludisme.

Le Rapport mondial sur le paludisme 2022 de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) montre que la moitié de la planète est exposée au risque de paludisme, avec 247 millions de cas et 619 000 décès signalés en 2021. L'Afrique représente 96 % de tous les décès dus au paludisme. Il est essentiel pour les responsables de la santé de comprendre comment les parasites mutent et comment les détecter et vacciner contre eux.L'identification des mutations aidera les chercheurs à mettre au point des outils de diagnostic permettant d'identifier avec précision les nouveaux variants. Les technologies de séquençage de nouvelle génération permettent de détecter les parasites porteurs de mutations en laboratoire dans un délai de 7 à 14 jours.

La génomique a un rôle important à jouer dans les systèmes de surveillance nécessaires pour aider les autorités sanitaires à mettre en place des processus efficaces d'alerte précoce.La sensibilisation des responsables de la santé publique à la recherche épidémiologique et aux systèmes de surveillance du paludisme renforce les efforts déployés par le Kenya pour éradiquer le paludisme, ainsi que les programmes en cours tels que l'intensification du déploiement du vaccin contre le paludisme au début de cette année.

Ces travaux contribueront également aux efforts internationaux de lutte contre le paludisme, car les chercheurs échangent régulièrement leurs résultats avec des pairs de toute l'Afrique, par l'intermédiaire d'organisations telles que le Pathogens Genomic Diversity Network Africa (PDNA).