Bien qu'ils préfèrent les noyaux des bois jaunes indigènes, les perroquets du Cap se nourrissent parfois de fruits de pommiers, de figuiers, de pruniers, de poiriers, de marronniers d'Inde et de pacaniers.Crédit : Francis Brooke

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On pensait que le perroquet du Cap (Poicephalus robustus), espèce menacée d'Afrique du Sud, ne se nourrissait que d'arbres forestiers indigènes sélectionnés lorsque son aliment de base, les amandes des bois jaunes Podocarpus et Afrocarpus, n'était pas disponible.

Aujourd'hui, des recherches publiées dans l'Ostrich : Journal of African Ornithology montrent qu'il pourrait s’adapter en s’alimentant grâce aux arbres cultivés et de jardins, un changement qui pourrait améliorer son taux de survie.

Il ne reste plus que 1 800 de ces oiseaux verts et bruns dorés dans la nature. Ils dépendent de poches de forêts de bois jaune associées à la ceinture de brouillard, situées dans les régions orientales de l'Afrique du Sud et qui sont en constante diminution. Au cours du siècle dernier, la perte d'habitat due à l'abattage de grands arbres de bois jaune a entraîné une diminution de leur nombre.

Au cours des cinq années pendant lesquelles les oiseaux de la région d'Amathole, dans la province du Cap-Oriental, ont été suivis pour l’étude de l’Ostrich, on a constaté qu'ils se nourrissaient de 36 espèces d'arbres. Parmi celles-ci, 39 % étaient indigènes, tandis que 24 (exotiques pour la plupart) ont été ajoutées à l'inventaire des fruits usuellement consommés par ces oiseaux.

Les perroquets du Cap étaient auparavant considérés comme des "spécialistes du régime alimentaire", mais ils semblent désormais s'adapter aux habitats modifiés par l'homme", explique l'auteur principal, Kirsten Wimberger, du projet "The Wild Bird Trust Cape Parrot".

Au cours d'enquêtes hebdomadaires, les oiseaux ont été régulièrement observés dans un verger de pacaniers, de la fin de l'été au début de l'hiver, même lorsque les fruits de la forêt indigène étaient disponibles en abondance. Ils étaient plus nombreux lorsque la teneur en graisse des noix était la plus élevée.

Selon M. Wimberger, les études sur le régime alimentaire et les habitudes de reproduction des oiseaux menacés indiquent leur capacité de résistance et d'adaptation à d'éventuels changements dans les ressources disponibles. On ne sait pas encore comment et si ces changements alimentaires auront un impact sur la santé générale des perroquets du Cap, et s'ils peuvent être confrontés à des risques accrus lorsqu'ils s'alimentent en dehors des forêts, ajoute-t-elle.