Jeunes lions mâles dans le parc national de Hwange, au Zimbabwe. Crédit : Andrew LoveridgeCrédit : Andrew Loveridge

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Selon un article paru dans Scientific Reports, l'âge des lions pouvant être légalement abattus par les chasseurs de trophées devrait être porté à huit ans, alors qu’il n’est que de six ans actuellement dans certains pays d'Afrique subsaharienne.Les auteurs affirment que cette mesure contribuera à la conservation des lions d'Afrique et assurera la pérennité du secteur de la chasse professionnelle dans un contexte d'augmentation des cas de braconnage et d'abattage d'animaux dits "à problèmes" par les éleveurs.L'auteur principal, Andrew Loveridge, de l'Unité de Recherche sur la Conservation de la Faune Sauvage de l'Université d'Oxford, estime qu'il est utile de proposer une limite d'âge plus élevée et qu'il est beaucoup plus facile d'évaluer avec précision l'âge des animaux âgés en notant des indices physiques, tels que les cicatrices faciales, les nez plus foncés, les crinières plus longues et les bajoues relâchées.Des recherches antérieures ont montré que même les chasseurs expérimentés ont tendance à surestimer l'âge des lions de quatre à sept ans et qu'ils pourraient, par inadvertance, tuer des animaux en pleine période de reproduction. Dans la nature, les lions mâles survivent rarement au-delà de dix ans.L'équipe de recherche a effectué une série de simulations à partir des données recueillies pendant 20 ans lors d'une étude sur les lions du parc national de Hwange, au Zimbabwe. Ces simulations montrent qu’une chasse au trophée contrôlée peut vite s’avérer ni durable ni rentable si le nombre de chasses autorisées n'est pas soigneusement géré. C'est particulièrement vrai dans les zones situées à l'intérieur et autour des aires protégées, où le piégeage de la viande de brousse est très répandu et où les membres de la communauté peuvent abattre illégalement des lions soupçonnés d'avoir tué du bétail."J'espère que nos travaux aideront les écologistes comportementaux et les gestionnaires de ressources à prendre des décisions plus éclairées sur la manière de protéger au mieux les populations de lions, en tenant compte de l'ensemble des effets néfastes que l'homme peut avoir sur elles", déclare Loveridge.