deux personnes debout au bord d’un énorme gouffre. De l’autre côté certaines maisons sont perchées de manière précaire

Les habitants se rassemblent au bord du glissement de terrain laissé par l’effondrement de l’une des routes principales du quartier du Mont Ngafula à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. Crédit: ALEXIS HUGUET/AFP via Getty Images

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Une étude menée en République démocratique du Congo (RDC) révèle que l'urbanisation en milieu tropical peut accélérer le mouvement des grands glissements de terrain.

L'étude, menée par des chercheurs du Musée royal de l'Afrique centrale et publiée dans Nature Geoscience, a analysé des centaines d'images satellites qui ont révélé comment plus de 70 ans d'urbanisation ont affecté un glissement de terrain dans la ville de Bukavu, dans l'est de la RDC.

Les chercheurs ont étudié le "comportement" des glissements de terrain lents et profonds dans les environnements tropicaux et ont cherché à savoir s'il diffère de celui des glissements de terrain dans les pays de haute latitude. Les activités d'urbanisation, telles que la construction de routes et de maisons, réorganisent de manière significative les eaux de surface et de subsurface, ce qui selon l’étude modifie la stabilité des pentes.

Cependant, l'influence de l'urbanisation des pentes sur la dynamique des glissements de terrain est peu étudiée en Afrique. "Les régions tropicales, en particulier en Afrique, sont largement négligées dans la littérature scientifique alors que les (géo)risques y sont courants", a déclaré Antoine Dille, du Musée Royal d’Afrique Centrale et premier auteur de l’étude.

Bien que l'évitement des pentes instables ne soit généralement pas une option dans des villes comme Bukavu, où l'urbanisation informelle prend les pas sur l’urbanisation encadrée, les chercheurs ont voulu comprendre comment les activités humaines modifient les processus de surface, afin de mieux guider "une planification et une atténuation efficaces des risques".

Dille appelle à une gestion globale de toutes les formes d'eau de surface. "Nous pensons qu'il faut promouvoir des approches communautaires pour prévenir les pertes de vies et d'infrastructures dues au glissement de terrain", ajoute-t-il.