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Homme touareg sur un chameau dans une tempête de sable dans la région du Sahel près d'Agadez. - photo d'archives, Agadez, Agadez, Niger, Afrique de l'Ouest, AfriqueCrédit: Frans Lemmens/Corbis Unreleased/Getty Images

Un nouveau rapport publié dans le Journal of Geophysical Research-Atmospheres, suggère qu’un plus grand nombre de stations météorologiques automatisées est nécessaire dans la région africaine du Sahel pour aider à comprendre comment les processus entraînant le vent, la pluie et la poussière provoquent l'érosion des sols sahéliens.

La région semi-aride du Sahel se situe entre le désert du Sahara au nord et les savanes tropicales au sud et couvre des pays comme le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali, le Niger et le Sénégal.

Des chercheurs du Mali, du Niger et de la France ont observé les paramètres météorologiques et la concentration de poussière dans 1 000 événements pluvieux, tout en étudiant les processus d'émission de poussière pendant la saison des pluies, lorsque des systèmes convectifs à méso-échelle (SCM) traversent régulièrement le Sahel. Les systèmes convectifs à méso-échelle sont des groupes d'orages qui se produisent dans les tropiques et les latitudes moyennes, couvrant des milliers de kilomètres carrés et fortement liés à la vitesse du vent.

"La ceinture sahélienne est l'une des principales sources de poussières minérales dans l'atmosphère. Cette poussière a un effet sur le climat en absorbant et en diffusant le rayonnement solaire incident", a déclaré Gilles Bergametti, auteur principal de l'étude et directeur de recherche au Laboratoire interuniversitaire des systèmes atmosphériques, basé à Paris.

M. Bergametti préconise d'augmenter le nombre de stations météorologiques automatisées pour enregistrer tous les épisodes de vent à des intervalles de 5 à 10 minutes. Les stations actuelles enregistrent toutes les trois heures, ce qui laisse de nombreux épisodes de vent non enregistrés.

L'étude a enregistré la vitesse de vent la plus élevée au cours d'une période comprise entre mai et juin, lorsque la surface comporte peu de matière végétale, ce qui entraîne la plus forte concentration de poussière observée. En outre, il a été observé que le vent fort se produit fréquemment plusieurs minutes avant le début de la pluie, permettant à une grande partie de la poussière de se propager dans l'atmosphère.

M. Bergametti explique à Nature Africa que l'érosion éolienne, qui est le moteur des émissions de poussière, entraîne l'appauvrissement du sol en éliminant la couche supérieure du sol qui contient des nutriments et de la matière organique.