Read in English

Carte montrant les zones de majorité linguistique (AMA) de chaque groupe SEB. Le centroïde de chacune des régions est indiqué à l’aide d’un point noir. Les trois sites d’échantillonnage sont représentés en cercles colorés; Soweto en bleu, Dikgale en orange et Agincourt en jaune.Sengupta, D., Choudhury, A., Fortes-Lima, C. et al./ Nature Comm. 12, 2080 (Apr. 2021)

Les groupes linguistiques bantous du Sud-Est (SEB) sont trop différents pour être traités comme une seule unité génétique, selon une étude menée par des chercheurs de l'université de Wits, en Afrique du Sud. Les résultats sont basés sur l'analyse des données génétiques de plus de 5 000 participants parlant huit langues différentes d'Afrique australe.

Plus de 80 % (40 millions) des Sud-Africains parlent l'une des neuf langues de la famille SEB (parmi lesquelles l'isiZulu, l'isiXhosa et le Sesotho) comme première langue. Malgré des différences linguistiques évidentes, les SEB sont souvent traités comme un seul groupe dans les études génétiques.

"L'une des principales observations a été la variation, étonnamment élevée entre ces groupes, des fréquences de certaines variantes génétiques connues pour prédisposer à des maladies telles que le diabète et l'hypertension, ou pour les en protéger,", explique Dhriti Sengupta, l'un des principaux auteurs, basé au Sydney Brenner Institute For Molecular Bioscience.

M. Sengupta explique qu'une variante qui protège contre la maladie du sommeil varie du simple au quadruple dans deux des groupes. "Par conséquent, si ces différences génétiques ne sont pas prises en compte et comptabilisées, nous pourrions aboutir à des déductions erronées ou incorrectes concernant le risque de maladie", ajoute-t-elle.

L'étude révèle également que les différents groupes linguistiques ont une histoire distincte au cours du dernier millénaire, probablement liée à leur migration vers et dans le pays, à leur installation et à leurs interactions avec les communautés autochtones Khoi et San.

Bien que cette recherche se soit concentrée uniquement sur les populations sud-africaines, de telles différences génétiques à petite échelle pourraient être communes à toute l'Afrique. Selon M. Sengupta, des études plus nuancées pourraient générer des données de base susceptibles d'éclairer les initiatives de traitement par médecine de précision.