L'effet de l'homme sur les espèces végétales et vertébrées d'Afrique subsaharienne a été évalué, y compris dans les zones rurales, comme ici près de Calitzdorp, dans la province du Cap-Occidental, en Afrique du Sud.Crédit : Engela Duvenage

Read in English

Environ 200 contributeurs ont coproduit l'ensemble de données le plus complet à ce jour pour évaluer l'effet de l'homme sur les 45 000 espèces de plantes et les 5 400 espèces de vertébrés de l'Afrique subsaharienne.

Le projet a été conçu en réponse d’un appel lancé en 2018 par la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) de promouvoir les recherches menées par les Africains, afin de combler les lacunes en matière de connaissances et de mobiliser des données locales.

"Les données proviennent de personnes qui travaillent tous les jours dans les paysages complexes de l'Afrique et qui ont une connaissance approfondie de leur dynamique. Cela confère à l'ensemble des données crédibilité et légitimité", explique Hayley Clements, chef du projet au Centre pour la transition au durabilité et l’Institut de l’économie de la faune sauvage en Afrique à l'université de Stellenbosch, Afrique du Sud.

Cet ensemble de données, disponible gratuitement, fait partie du projet d'indice d'intégrité de la biodiversité pour l'Afrique (bii4africa). Les collaborateurs impliqués représentent 39 pays, dont 23 sont en Afrique. Environ 72 % d'entre eux étaient basés sur le continent pendant les quatre années qu'a duré le projet.

Les experts ont attribué des notes aux différentes espèces en tenant compte de l'impact de l'agriculture, de la sylviculture, du pâturage, du développement urbain et d'autres activités humaines sur les populations. La méthode de l'étude a consisté à synthétiser l'opinion des experts pour parvenir à un consensus scientifique en l'absence de données suffisantes. La même méthode est utilisée dans des études similaires, notamment la liste rouge des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et les évaluations du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.

L'équipe est en train de produire une carte librement accessible qui montrera les endroits où la biodiversité prospère et ceux où elle est en train de disparaître. Mme Clemens explique que les résultats permettent d'améliorer les décisions liées au développement dans des paysages peu étudiés et en évolution rapide : "Nous disposons désormais de données indispensables pour évaluer et cartographier l'état des écosystèmes afin d'influencer la planification nationale et le rapportage dans le nouveau cadre mondial pour la biodiversité et de soutenir la Décennie de l’Organisation des nations unies pour la restauration des écosystèmes afin d'identifier les écosystèmes prioritaires et de surveiller l'impact des investissements dans la restauration", ajoute-t-elle.