De nombreux pays d'Afrique souffrent d'un manque d'investissement dans les pépinières d'arbres indigènes et dans la collecte efficace de semences.Crédit : daboost/ Getty Images

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Selon une nouvelle étude, la pénurie de semences et la faiblesse des systèmes d'approvisionnement pourraient faire échouer le projet de restauration des paysages forestiers (RPF) dans les pays africains.

Malgré la volonté politique et le soutien international majeur pour sa réussite, une étude sur les systèmes d'approvisionnement en semences d'arbres indigènes au Burkina Faso, au Cameroun, au Ghana et au Kenya a montré que l'Afrique risque de ne pas atteindre les objectifs de la RPF d'ici à 2030.

Chris Kettle, qui a dirigé l'étude et est chercheur au CGIAR (for Consutative Group on International Agricultural Research), ou Initiative on Nature Positive Solutions, a noté que bien que l'initiative ait encouragé des investissements considérables dans la plantation d'arbres à travers l'Afrique, "il y a souvent une mauvaise prise en compte de ce qui est planté et de ce pour quoi c'est cultivé".

Les quatre pays abritent la plus grande biodiversité de l'Afrique subsaharienne, et 60 % de la population dépend des forêts pour l'alimentation, le bois et d'autres services écosystémiques essentiels. Cette forte dépendance a entraîné la perte d'environ 10,4 % des forêts africaines au cours des dernières décennies, ainsi que la dégradation massive d'autres biomes dominés par les arbres. Pour faire face à cette crise de la biodiversité, l'initiative de restauration des paysages forestiers africains (AFR100) a été créée dans le but de restaurer environ 100 millions d'hectares de paysages dégradés en Afrique d'ici à 2030.

Les chercheurs ont identifié des lacunes importantes dans les systèmes d'approvisionnement en semences d'arbres indigènes des quatre pays. Selon M. Kettle, ces lacunes résultent d'un manque d'investissement dans les pépinières d'arbres indigènes et d'une collecte efficace de semences. Les résultats ont montré qu'outre la dégradation des habitats et des forêts qui entraîne une pénurie de semences indigènes, l'accent mis sur les espèces exotiques et celles qui peuvent être facilement multipliées provoque la réduction des sources de semences.

"Nous proposons une approche multipartite et l'application d'outils en ligne pour améliorer les systèmes de semences afin de répondre à la demande de semences d'arbres indigènes de haute qualité et d'améliorer les résultats de la restauration", a déclaré M. Kettle.