Femme ramassant des baies de café dans une plantation éthiopienne.Crédit : Bartosz Hadyniak/ Getty Images

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L'Afrique subsaharienne est l'une des régions les plus exposées au risque de réduction de la productivité des cultures tropicales en raison du déclin des pollinisateurs. Une étude étude suggère que ce phénomène sera alimenté par le changement climatique et les changements dans l'utilisation des terres agricoles.

L'article, publié dans Science Advances, suggère que les petites exploitations aux ressources limitées des régions tropicales qui cultivent des produits tels que le cacao, le café, la mangue et la pastèque risquent fort de voir leur production diminuer. Les chercheurs ont modélisé des scénarios représentant une augmentation de 1,5˚C ou de 3˚C des températures moyennes mondiales d'ici 2100 et les ont appliqués à différentes utilisations des terres afin d'estimer les risques futurs pour les cultures causés par la perte subséquente de pollinisateurs. Le changement climatique et les activités humaines d'utilisation des terres sont parmi les principaux facteurs de perte de pollinisateurs.

"Avant cette étude, nous ne disposions pas d'un cadre mondial permettant d'estimer les risques que les effets du changement climatique futur font peser sur les cultures dépendant de la pollinisation", explique Joe Millard, auteur principal de l'étude et chercheur postdoctoral en écologie computationnelle et en science des données au Natural History Museum de Londres.Les pays présentant un faible risque pour la production, tels que les États-Unis, les Pays-Bas et la Chine, subiront également les pertes de pollinisateurs et des cultures qui en dépendent par le biais d'une réduction des importations, car les cultures les plus vulnérables, telles que le café et le cacao, ont tendance à être des produits d'exportation de grande valeur.

L'Afrique subsaharienne est très menacée, car les régions du continent se réchauffent en dehors de leur plage normale, ce qui réduit l'abondance des insectes pollinisateurs.

"Nos modèles sont incertains, mais il est probable qu'une plus grande difficulté à faire pousser des cultures dépendantes de la pollinisation affectera le prix des cultures et les marges de ceux qui les cultivent", a déclaré M. Millard lors d'une interview exclusive accordée à Nature Africa.

Il est recommandé de lutter contre le changement climatique et d'adopter des techniques de gestion des terres favorables aux pollinisateurs dans les régions où le réchauffement dépasse les limites normales, en particulier en Afrique subsaharienne.