Médecin légiste prélevant un échantillon de cheveux sur un vêtement provenant d'une scène de crime, en vue d'un test ADN.Crédit : Tek Image/SPL /Getty Images

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La précision de l'analyse des cheveux humains pourrait être améliorée par l’adjonction systématique d'un dépistage des poils corporels.

Une étude publiée dans l'International Journal of Molecular Science a cherché à évaluer les avantages potentiels d'une approche multidimensionnelle de la différenciation des poils. Il s'agissait notamment de déterminer si les poils du cuir chevelu pouvaient être remplacés par des poils du corps, généralement négligés dans les études médico-légales.

Les cheveux se prêtent bien à l'analyse médico-légale. Leur teneur élevée en kératine les rend résistants à la décomposition et, en fonction de leur longueur, ils constituent également un baromètre fiable de l'exposition historique à des substances chimiques étrangères dans le corps. L'analyse peut être affectée par les effets de la dégradation par les ultraviolets et les traitements cosmétiques sur les échantillons de cuir chevelu.

"Notre étude a révélé que les cheveux diffèrent dans leur profil physico-chimique et fournissent donc des données variables lors de l'analyse de composés chimiques tels que les médicaments", a déclaré l'auteur principal Karen Cloete, maitre de recherche affiliée à la Chaire africaine UNESCO-UNISA en nanosciences et nanotechnologies.

Les différences entre les propriétés moléculaires des poils, telles que le taux de croissance et l'activité folliculaire, et l'impact de facteurs externes tels que l'utilisation de produits cosmétiques, dépendent de l'endroit où se trouve le poil. Cela peut influencer de manière significative la présence de substances chimiques étrangères dans les différentes tiges capillaires.

Selon les auteurs de l'étude, la prise en compte des résultats obtenus à la fois sur le cuir chevelu et sur les poils du corps permettrait d'obtenir un profil plus objectif, ce qui rendrait les preuves médico-légales ou médicales plus solides.

Les auteurs de l'étude ont déclaré avoir constaté que les poils des sourcils et des jambes différaient le plus des autres poils du corps, ce qui vient s'ajouter à un ensemble extrêmement limité de données sur les différences chimiques et structurelles entre les poils du corps.

L'analyse chimique des cheveux s'est avérée cruciale pour l'analyse médico-légale dans le monde entier, en particulier pour la toxicologie post-mortem. Des échantillons de crinière prélevés sur les restes conservés du célèbre cheval de course Phar Lap ont permis de déterminer, près de vingt ans après sa mort en 1932, que le cheval avait succombé à l'ingestion d'une dose massive d’arsenic.