L’image montre une personne qui a du mal à dormir. Une horloge affiche 2h du matin.

Les personnes vivant avec le VIH ont des cycles de sommeil plus courts, avec des risques pour la santé associésyanyong/istock/Getty Images Plus

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Une étude publiée dans le Journal of Pineal Research montre que les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) ont une horloge biologique interne considérablement retardée, avec les symptômes du décalage horaire. Des chercheurs de l'Université du Cap (UCT), de l'Université du Witwatersrand (Wits) en Afrique du Sud et leurs collègues internationaux ont étudié des personnes vivant dans la province de Mpumalanga, en Afrique du Sud, où près d'une personne sur quatre est séropositive.

Ils ont constaté que les rythmes physiologiques quotidiens, mesurés par l'hormone mélatonine, étaient retardés de plus d'une heure en moyenne chez les participants séropositifs. Leur cycle de sommeil était également plus court, leur sommeil commençant plus tard et se terminant plus tôt.

Cela peut contribuer de manière significative à l'augmentation de la charge des problèmes de santé rencontrés par les personnes vivant avec le VIH, notamment le risque de troubles cardiovasculaires, métaboliques et psychiatriques.

Karina Scheuermaier, co-auteur de l'étude et directrice du Wits Sleep Lab, explique que la mélatonine est l'un des marqueurs les plus solides de nos rythmes internes de 24 heures, générés par l’horloge maîtresse du cerveau.

« Son taux augmente quelques heures avant l'heure habituelle du coucher, reste élevée pendant quelques heures au cours de notre sommeil habituel, puis commence à diminuer quelques heures avant notre réveil. Ce rythme n'est que l'un des rythmes qui sont synchronisés par l'horloge interne.

Cette synchronisation est destinée à répondre au mieux à nos besoins : par exemple, augmenter notre température interne pour nous préparer à l'activité au réveil, rendre nos cellules sensibles à l'hormone qui leur permet d'incorporer le sucre (i’insuline) lorsque nous mangeons, diminuer notre souffle et notre pression artérielle pendant notre sommeil." En revanche, lorsque nous dormons plus tôt, pour le cycle de la mélatonine, c'est comme un décalage horaire.

Pour Dale Rae, co-auteur de l'étude et chef du laboratoire de chronobiologie et de sommeil de l'UCT, au sein de la division des sciences de l'exercice et de la médecine sportive, si les personnes séropositives s’endorment plus tôt que leur horloge biologique naturelle (rythmes circadiens) ne le leur dit, c’est peut-être en raison de processus inflammatoires ou de l'infection elle-même.

Il s'agit généralement d'une réaction positive, car elle oblige une personne à dormir davantage lorsqu'elle est malade. "Mais dans notre étude, il semble que cela contribue à un désalignement circadien. Une autre possibilité est que des comorbidités s’ajoutant au VIH, comme la douleur ou la dépression, puissent augmenter le sommeil", explique Rae.